Des "à propos"... Des quiprocos, des cocoricos... Ici, on évoque tout franco !

Bienvenue sur mon blog !

Je vais te partager mon histoire de vie.

De mon coming-out à ma vie de maman en passant par ma reprise d'études... Mes coups de gueule, mes coups de foudre... N'hésitez pas à laisser votre témoignage et vous exprimez mes Cocos !

Bonne lecture !

INTRO

Si tu atterris ici, c’est PEUT-ETRE parce que tu te poses des questions sur ton orientation sexuelle. Si ce n'est pas le cas, tu peux sans souci explorer le reste de mon site ! J'évoque plein de sujets du quotidien. Ou alors, tu peux choisir de lire quand même ce qui va suivre car à priori, même si la première partie semble rabat-joie, en réalité, j'ai mis le paquet côté humour par la suite histoire de me défouler un peu et d'attirer ton attention !

Pour en revenir au premier sujet évoqué sur mon blog, sache que concernant ton orientation sexuelle, (bouuuuh sujet tabou berk pas propre.)

Pourtant ;

1 - Tu n’es ni le premier, ni le dernier à t’interroger.

2 - Nous sommes au 21ème siècle et à priori, les choses s’améliorent de jour en jour en ce qui concerne l’intégration et la tolérance envers la population LGBT en France, et même partout à travers le monde.

Toutefois, peut-être rencontres tu des difficultés dans ta scolarité ou avec tes proches à cause de cela...

Si cette situation te pose problème, tu dois en identifier les raisons !

❓As tu été victime d’intimidation ? (Insultes, coups, brimades, humiliations, rumeurs, moqueries, et autres jolies petites méthodes modernes de tortures encore régulièrement cautionnées dans les établissements scolaires.)

Si la réponse est oui, tu dois bien comprendre que TU es la victime dans cette affaire et que rien ne justifie un tel comportement à ton égard. Je t’invite donc, ou plutôt je te recommande vivement de foncer en parler à quelqu’un en qui tu as confiance au sein même de ton établissement. (Prof, CPE, infirmière, agent technique, membre de la direction, peu importe !)

Sache que ces actes sont de l’homophobie pure et dure et que si tu en es victime, tu as le DROIT de porter plainte.

En parlant de droit (et après promis on enchaîne), voici pour ta culture personnelle : (mais si, tu vas voir, ça va te remonter le moral !)

⚠️ Les discriminations fondées sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre sont un DÉLIT passible de sanctions pénales :

  • 3 ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende
  • 5 ans d’emprisonnement et 75 000 € quand le refus discriminatoire est commis dans un lieu accueillant du public ou commis par une personne dépositaire de l’autorité publique


Saches que si tu observes un comportement haineux de quelques sortes qu’il soit et à caractère sexiste, raciste, antisémite, homophobe, xénophobe et j’en passe, tu peux signaler l’auteur des propos en restant anonyme sur le portail PHAROS (et non tu ne seras pas une balance... tu contribues à éradiquer les enragés qui souhaiteraient voir la planète uniquement peuplée de gens identiques à leur effigie.)

❓Rencontres tu des difficultés et un sentiment de rejet au sein même de ton foyer ? Alors là, tu peux penser que tu es seul. En réalité, saches qu’il existe des associations notamment celle du Refuge dont Muriel Robin que j’aime beaucoup est la marraine.

Voici le lien du site : le-refuge.org

et le numéro d’urgence à joindre si tu as un problème grave.

🆘 06 31 59 69 50

Il y a aussi aujourd’hui des groupes Facebook que tu peux rejoindre pour discuter. A mon époque, les groupes Facebook n’existaient pas encore...

Retrouves les numéros et liens utiles dans ma rubrique en fin de blog ! (N’hésitez pas à compléter la liste en m’en faisant part.)

Maintenant que tu as bien saisi l’importance de ne pas se laisser faire, je vais pouvoir partager avec tout ceux qui s’arrêteront ici mon expérience personnelle et dans laquelle certains se reconnaîtront peut être.


Le jour où j’ai découvert que j’étais attirée par les personnes de même sexe que moi. (La Loose...)

Phase 1 : La prise de conscience


Je n’avais pas plus que huit-neuf ans lorsque j’ai éprouvé les premiers sentiments amoureux pour une personne de mon école. Une fille bien entendu sinon c’est pas drôle. Pas inquiète le moins du monde, je menais ma petite vie de fillette éconduite en offrant les plus beaux jouets de ma collection (je me souviens encore de ce petit avion d’exposition métallique que j’avais offert à ma promise pour tenter de la conquérir...) mais hélas, j’ignorais alors que l’on n’achète pas une femme avec des présents..!

Et bien que celle ci acceptait avec joie tous les cadeaux (j’aurais fait pareil), elle n’avait d’yeux que pour les garçons de ma classe.

A partir de là, j’ai commencé à éprouver pour la première fois ce qu’on nomme « jalousie ». Celle qui peut vous rendre bien méchant et pinçant.

Ah l’amour... Mes yeux d’enfants n’ont pas vraiment vu de différence dans la cour de récréation entre ce que je pouvais éprouver et ce qu’éprouvaient mes camarades pour le sexe opposé. Pourtant, tous autant que nous étions, il nous arrivait très régulièrement de scander des propos que nous ignorions alors être des injures homophobes. Je n’ai hélas pas le souvenir que qui que ce soit du corps adultes nous encadrant à cette période nous ait repris.

Les pauvres ont du estimer que ce n’était pas leur boulot. Et puis bon, je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître ! (Si seulement... )

A cette époque, on parlait assez peu du problème de harcèlement scolaire. Alors l’homophobie, n’y pensons pas..

Bref. Je vais peut être donner dans le cliché, mais étant gamine, je jouais avec des flingues en plastique et des et des billes. Barbie avait une certaine prétention que je ne supportais pas ! Ma mère désespérait de me faire porter une robe et lorsque je lui volais son rouge à lèvre, c’était pour m’orner de peintures de guerre afin d’être confondue avec Yakari ou Mimisiqu (au choix).

Est ce qu’il y avait des signes avant coureurs ? Ça dépend... Est-ce que tous les petits garçons jouant à la dînette deviennent gay ? Vaste débat auquel je n’adhère pas mais vous êtes libres de penser comme bon vous semble ☺️.



« L’adolescence est un truc barbare. »

(Peter Pan)



“Dites vous bien que

vous n'êtes pas seul !”

(Le ballon dans Into the Wild)



“Etre gay, c’est pas toujours joyeux.”

(Les Sept Nains)

💪🏼 Comment je me suis mise en mode recherche intensive ! Ci-mer Google.

La chance que j’ai eu à mon époque (bah oui quoi, on était au tout début des années 2000 quand même...!)

C’est que j’avais accès à IN-TER-NET !

Et si j’ai cherché à l’époque des blogs comme celui-ci, je n’en ai hélas jamais trouvé. C’est pour cette raison aussi que j’ai choisi de créer Lesbeton. Pour vous permettre de vous identifier à mon parcours si cela peut vous aider à comprendre que NON, vous n’êtes pas seul-e. Que NON, vous n’avez pas un problème, que ce sont bien les personnes homophobes qui ont un sérieux grain. Dites vous bien ça et intégrez le. C’est très important.

Si ces personnes font parties de votre famille, c’est en effet plus délicat et j’ai moi même vécu une situation fort heureusement temporaire ou j’ai été en conflit avec ma mère quelques temps (le temps pour elle de s’habituer).

Mais j’y reviendrais...

La première chose que l’on fait dans la vie et c’est valable pour à peu près tout et n’importe quoi, c’est de se ruer sur des forums en tout genre pour y trouver des semblables. Je n’ai pas forcément réussi à rencontrer alors des filles de mon âge afin d’en discuter (ni même plus âgée d’ailleurs) mais en revanche, j’ai parcouru de nombreux sites traitant de l’homosexualité. Des sites de santé pour la plupart. Selon les différentes sources auxquelles je me suis retrouvée confrontée, il pouvait s’agir d’une passade. Or, à l’époque, la seule chose à laquelle j’aspirais était d’être intégrée, avec une vie bien rangée, « normale ». Je n’avais pas du tout envie de faire la fille marginale qui trouve une idée pour se la raconter ou faire parler d’elle. C’était sans doute ma plus grande peur. Que les gens s’imaginent que j’étais devenue subitement homo pour faire parler de moi.


« Houston, nous avons un problème. »

Phase 2 : Le déni.


Et forcément du coup à 14 ans*... j’ai tenté de maquiller qui j’étais réellement.

*(Si quelqu’un me demande à quel moment j’ai véritablement pris conscience de mes goûts en matière de sentiments, c’est l’âge que je donnerais. Mais en réalité, c’est depuis ma naissance que tout ceci s’est mis en place bien sûr. Seulement pour moi, il n’y avait pas étant enfant toutes ces données de Coming-Out à prendre en compte).


14 ans.

C’est pour moi l’effondrement le plus total.

Je ne suis PAS parfaite. Personne ne l’est me diriez vous... oui MAIS en tant que jeune homo (sapiens sapiens), j’étais devenue subitement la tare de la famille, convaincue que ma différence s’affichait désormais sur mon front, en grosses lettres lumineuses et clignotantes.

J’avais affaire à un « problème ». C’est vraiment comme ça que j’ai intégré le phénomène. Si c’est également la façon dont vous voyez les choses, rassurez vous. Ça finit par passer. Et d’ailleurs, il y a fort à parier que seul vous êtes réellement dérangé par la situation.

La phase de colère et de déni dans laquelle vous vous trouvez actuellement est parfaitement normale ! A peu près autant que vous d’ailleurs !

Mais ce gouffre qui s’ouvre sous vos pieds.... le fameux « Pourquoi Moi » ?

Rajoutez à cela une bonne grosse poignée d’hormones (merci puberté!) et c’est la déchéance. L’anéantissement du moi, telle que je l’avais toujours connu jusqu’à maintenant. Sur le moment, je ne voyais aucune issue. J’ai même entretenu plusieurs années des idées noires.

L’image de la petite fille disparaissait pour laisser place à une adolescente rebelle qui découvrit un refuge bien confortable dans la cigarette, ma seule « véritable amie » de l'époque. C’était évidemment faux.

Mais malheureuse comme les pierres à l'idée de traîner un si gros dossier, je m’enfermais progressivement dans un mal être qui à partir de là, prit entière possession de mon esprit.

Je me rappellerais toute ma vie les différentes étapes par lesquelles passent les ados qui ont des soucis ou comme c’était le cas pour moi, pensent en avoir.

Cela peut aller du beech drinking (se soûler très vite pour oublier) à la scarification. (Hum, sympa !) Je cachais donc mes avants bras avec des poignets de force ou vous savez ces bracelets en tissus de dix centimètres de large.

Fait étonnant et paradoxal : mon bracelet fétiche que j’arborais fièrement représentait les couleurs LGBT, Rainbow powaaa !

Comme si j’avais besoin d’appartenir néanmoins à cette catégorie de personnes sans pour autant pouvoir l’accepter.

Mode Moralisatrice Activé :

Si vous pouvez éviter cette saloperie de tabac, évitez.

Oui, je sais, ça fait très cliché. La fille devenue femme puis maman qui a finalement choisi d’arrêter de fumer et qui aujourd’hui condamne les clopes dès qu’elle en voit une à chaque coin de rue... mais vraiment, on ne le répétera jamais assez. Fumer tue.

Au mieux, vous choperez angine sur angine. Ou une maladie auto-immune.

Si, si...

Peut-être que vous deviendrez stérile ! Ou vous aurez un tuyau connecté à votre gorge pour pouvoir respirer à 40 ans, alors que vous ne seriez même pas censé être rendu à la moitié de votre vie. Le tout au fin fond d’un lit d’hôpital. L’éclate, quoi !

BREF

Tout cela, on me l’a dit à moi aussi mais difficile (carrément impossible) de prendre note des bons conseils de l’entourage lorsque l’on va mal.

A vrai dire, il y a aussi cette volonté inconsciente de se nuire. Je ne suis pas psychologue mais j’imagine... Chaque taff vous fait vous sentir mieux, chaque beuverie, chaque coup de cutter. Enfin ça c’est ce que l’on croit.

Ensuite, c’est le processus de l’addiction qui se met en place progressivement. Et là, c’est très embêtant ! Car votre faux problème se transforme en un vrai problème qui lui est bien réel ! Pour moi, c’était vraiment la cigarette.

Mais certains vont fuguer (ne le faites pas!) et ainsi accroître le risque de faire une mauvaise rencontre.

Pour d’autres, ce sera le fait de se forcer à sortir avec le sexe opposé. (Ne le faites pas sauf si vous en avez réellement envie.) Bon là clairement, on le fait pratiquement tous.

Mais on s’aperçoit en général très vite que ça ne colle pas. On n’est pas sur la même longueur d’onde. Les papillons dans le ventre sont parfaitement inexistants et même en fournissant un effort extrême d’adaptation, l’autre reste moche et inintéressant puisque de toute façon, il ou elle reste un individu de sexe opposé. Et à moins d’en changer... (là, c’est un autre débat).

Certains enfin souhaiteront en finir (ne le faites pas...) et si c’est votre cas, contactez immédiatement de l’aide via les numéros d’urgence du refuge que je cite plus haut et que vous pouvez retrouver plus rapidement dans la rubrique « liens et numéros utiles ».

Pour ma part, une fois que madame dépression avait posé ses valises, elle n’a pas déménagé avant un certain nombre d’années.



Être homo n’est pas un choix. Mais être heureux peut l’être.

Se fondre dans la masse...


Phase 3 : S’accepter. (S’assumer si vous préférez...)

Si vous avez lu jusqu’ici, c’est très certainement que vous vous reconnaissez dans mon parcours de vie...

De deux choses l’une :

⚜️ Soit vous cherchez actuellement une solution pour vous sortir de ce traquenard dans lequel vous êtes tombé.

⚜️ Soit vous souriez en vous remémorant l’époque où vous avez absolu chercher à faire semblant d’être quelqu’un d’autre.

Laissez moi vous expliquer une chose.

Vous ne changerez pas. Logiquement, ça n’est pas possible.

Chacun aura son opinion pour le sujet mais pour moi, l’homosexualité est génétique au même titre que l’hétérosexualité peut l’être. Alors certes pour procréer, c’est plus compliqué. Si vous ne souhaitez pas d’enfant, tant mieux pour vous.

Si vous voulez fonder votre famille et cherchez à tout prix à vous refouler pour cette raison, sachez qu’il est tout à fait possible d’avoir une famille en étant homo. J’ai connu de nombreuses familles homoparentales.. Je suis moi même maman...!

Vous avez la possibilité de contacter à ce sujet l’association Les Enfants d’Arc-en-Ciel si vous avez besoin d'informations sur leur site enfants-arcenciel.org

Si vous êtes en proie à un refoulement obstiné de votre être tout entier, notez bien que cela sera contre productif. Plus vous allez lutter, plus vous irez mal. Plus vous risqueriez de vous offusquer à la moindre blague homophobe douteuse (et vous aurez raison) et plus vous serez malheureux.

Pour ma part et il y a quinze ans, les femmes entre elles n’étaient que très peu représentées à l’époque sur nos écrans...

Aujourd’hui, (merci Netflix, Syfy et Amazon Prime) de plus en plus de séries naissent et comportent des personnages LGBT. J’aurais été dingue si ça avait été le cas à mon époque ! Vous avez cette chance d’être de plus en plus représentés au sein de notre société.

Alors oui, on peut aussi choisir d’être pessimiste et se dire : « ah oui mais non, nous sommes encore discriminés sur énormément de sujets que ce soit en terme de PMA, au travail, par les injures quotidiennes et les tags sous les abribus...)

Soit.

Mais si votre esprit malin choisit de voir le verre à moitié plein, vous noterez qu’il n’y a pas si longtemps que ça, vous auriez été enfermé de force en asile psychiatrique voir brûlé en place publique. J’aime beaucoup l’ambiance barbecue mais celui ci aurait plutôt tendance à nous refroidir.

Chaque personne noire est hélas victime encore en 2021 de racisme même au sein de notre belle République aux valeurs indémodables de Liberté, Égalité, Fraternité.. (je vous vois rigoler derrière votre écran !)

Et malheureusement, il vous faut comprendre que vous faites partie de ce qu’on appelle une minorité. Et comme tout à chacun, il vous appartient de prendre part ou non à ce combat pour le respect de nos personnes en tant que tel.

Je n’ai jamais réellement chercher à me battre contre la société. Mais j’ai mené une vraie guerre pour avoir mon enfant. Les choses changent. Heureusement. Tout prends du temps. Énormément de temps. La patience s’acquiert et avec les années, la rancœur s’estompe progressivement, vous verrez.

Je n’en veux pas à mon homosexualité. Aucun hétéro d’ailleurs ne se poserait même la question. Et pourquoi ? Parce que la société dans laquelle nous vivons ne leur a jamais proposé de se questionner sur le sujet.



La différence insupporte.

Dites vous bien que si quelqu’un vous rejette ou semble tiquer sur votre situation matrimoniale, c’est qu’elle n’est pas à l’aise avec le sujet. Pourquoi ? Aura-t-elle connu des sentiments pour le même sexe qu’elle par le passé ou encore aujourd’hui ? Beaucoup de personnes qualifient les homophobes d’homosexuels refoulés. J’en prends partie.

Notez bien que certaines religions (la plupart en fait) considèrent l’homosexualité comme un péché capital et vous même comme un enfant de Satan. Vous êtes peut être vous même croyant et pratiquant et cet aspect de vous peut poser quelques problèmes. Vous voilà déchiré entre deux mondes. Je ne peux que vous encourager à consulter quelqu’un en psychologie afin d’être aidée à mieux vous situer. Être homo ET pratiquant est réalisable. J’ai effectué des recherches sur le sujet et plusieurs articles y sont consacrés. Les protestants ont l’air plus ouverts sur le sujet.

N’hésitez donc pas à aller faire un tour sur ces pages qui vous donneront quelques clefs. Je ne m’attarderais pour ma part pas trop sur ce thème que je maîtrise mal mais n’hésitez pas à partager vos impressions sur le sujet dans la rubrique prévue à cet effet.


« Avec le temps, on s’améliore ! »

(Benjamin Button)


Phase 4 : Donner du temps au temps.

Donner du temps au temps.

J’adore cette expression.

Le temps qui passe nous effraie mais il est en même temps un formidable allié en ce qui concerne l’acceptation de soi.

Seul le temps vous permets de prendre progressivement votre place et d’accepter qui vous êtes. Et surtout d’accepter d’être heureux ainsi sans vous soucier davantage du regard des autres !

Il peut s’agir de quelques mois, quelques années où toute une vie. Selon les rencontres que vous ferez et les beaux discours que vous entendrez (et les moins beaux),vous mettrez plus ou moins de temps avant de vous aimez tel que vous êtes. Certains jeunes homos (sapiens sapiens) n’auront aucun problème avec ça. Et heureusement de plus en plus de stars françaises (ou non d’ailleurs) font leur CO régulièrement. (Coming-out pour ceux qui débarquent.)

Angel, Cœur de pirate, Hoshi, Billal Hassani.... et même Ellen (Eliott) Page qui outre-Atlantique s’affiche désormais transgenre !

Rassurez-vous, ces personnes sont certes célèbres mais elles ont très certainement à un moment donné de leur vie craint les réactions de leurs proches. Ce sont celles que l’on redoute le plus, pas vrai ? L’avis d’inconnus nous importent assez peu finalement. En ce qui me concerne. Dites moi donc si de votre côté, vous êtes gênée par le fait de vous afficher ou non en public comme un couple hétérosexuel le ferait ?!

Bien sûr, l'acceptation de soi passe aussi par la case " Je commence à en parler autour de moi histoire de prendre la température et jauger les premières réactions des gens..."

La plupart du temps, ceux-ci déclareront : " Oh, tu sais moi je m'en fou ! Je suis pas homophobe ! " et ils penseront " Mais l'autrefois, quand tu m'as serré dans tes bras, tu me draguais ???? "

Vous ressentirez évidement une certaine réserve de leur part et il est fort possible que vous n'osiez plus trop vous laisser aller à de trop gros élans d'amitiés !

Par la force des choses, vous finirez comme j'ai pu le faire par vous dégoter tout un tas d'amis homosexuels histoire de trouver enfin votre place au sein d'un groupe. Ce sentiment d'appartenance très fort a été pour moi essentiel vers l'âge de 19 ans je dirais. J'avais déjà ce désir de me mêler aux populations LGBTQ mais c'est plutôt difficile lorsque vous habitez dans un village d'à peine 2000 habitants. (Si, ça existe.) Vous vous souvenez de la chanson de Kamini qui se lamente d'être le seul black de son "petit patelin pommé ?"

(YouTube pour les plus jeunes, vous allez voir, c'est un kiff.)

Et bah pareil.


Quelle joie j'ai pu ressentir à ma première GP ! (Comprendre ici Gay Pride ou Marche des fiertés LGBTQ)

De la musique, de la couleur partout ! Des chars et surtout… des gens comme moi… Pour la plupart plus âgés d'ailleurs et d'autres de mon âge à l'époque qui ressemblaient fortement à de jeunes brebis qui bêlaient à tout va de bonheur. La jeune brebis que j'étais se sentait enfin entourée ! Le petit mouton noir disparaissait ainsi dans le paysage et laissait entrevoir (enfin!) la possibilité d'aller mieux et surtout de faire des rencontres.

Car c'est bien beau de militer pour nos droits mais très clairement à 16 ans, je n'avais qu'une chose en-tête : pouvoir enfin sortir avec une nana juste histoire de vérifier que je ne me plantais pas. Tellement de sites évoquaient une simple passade, il fallait que je m'en assure. J’ai aussi écumé les sites de rencontres. Ça fait un peu chienne en chaleur, j’avoue. (C’est pas moi, c’est les hormones 😅). Au delà de ça, je cherchais vraiment de l’affection et des personnes comme moi.

Ma première relation officielle avec une fille !

Vous allez rire



Toutes mes félicitations !

C'est déjà la phase 5 !


On y arrive mes cocos, je suis en couple et j’ai seize ans. Et avec une nana du lycée en plus ! Une nana qui fume le pétard. Et qui porte des sarouels. Avec une atheba (atéba, hatéba???) dans les cheveux. D’une Demi-tête plus courte que moi et sans conteste très peu intéressée par les cours que nous suivions. Clairement je ne suis pas amoureuse. Et clairement elle non plus. Il y a eu un seul bisou. C’était humide… pas du tout l’idée que je m’en faisais ! Ce bisou fut échangé un peu comme un symbole lgbtq à l’époque ! Elle défendait les mêmes valeurs que moi sur le principe de -jenechoisispasdaimeretchuiquichuidOncfuckyouguys à la différence qu’elle ne redoutait pas autant que moi les réactions des autres.

Nous étions en salle d’informatique. Ça s’est fait devant au moins quinze personnes en mode cap ou pas cap. Bien sûr dès le lendemain, tout le lycée était au courant. Au cours de la même année, deux autres couples de filles sont apparus... je ne peux m’empêcher de penser avec émotion que peut être ce baiser à la Britney Spears leur a permis de s’affirmer, elles aussi. La

Ah, est ce que je vous ai dis que ça n’avait duré que trois jours ??? Week-end inclus sans se voir, bien sûr… mais qu’importe, quelques mois plus tard, je trouva la force d’aborder une nouvelle relation avec de vrais sentiments cette fois ci. Ce fut aussi la toute première fois, Jeanne Mas on pense à toi. (Les plus jeunes, rendez vous de nouveau sur YouTube une fois que vous en aurez terminé avec Kamini).

Malheureusement pour moi, le père de cette seconde fille, un banquier aux riches valeurs (haha.) ne percevait pas d’un très bonne œil cette union. Sitôt que je suis rentrée chez moi, j’ai reçu un appel de la part de ma copine m’informant qu’elle était désespérée mais que c’était terminé, son père la menaçait et lui interdisait de me revoir, malgré nos efforts pour garder la relation la plus discrète possible. J’étais très triste à l’époque. La relation était là encore assez courte (2-3 mois) mais j’étais très amoureuse. Oui, je m’amourache vite.

Toujours très désireuse d’entretenir une relation amoureuse, peut être avais je un manque à combler diront certains, je poursuivais mes fameux dials en ligne. La communauté gay me paraissait peu visible à ce moment-là. Facebook vit alors la lumière du jour mais les groupes n’existaient pas. Je n’avais que peu de chats gratuits pour réaliser des rencontres et je me suis régulièrement heurtée à des hommes se faisant passer pour des filles. J’ai eu droit à de nombreuses insultes allant du -sale gouine à -gouinasse ou encore plus élaboré -brouteuse de minou. Ah et tondeuse à gazon aussi ! Celui-ci me plaît d’ailleurs beaucoup, je le trouve plus subtil.


J’étais seule adolescente à la maison, ma sœur ayant pris son envol assez rapidement. Je me retrouvais en tête entête avec mes bien aimés parents.

Je vous avais dis que j’y reviendrais !

La situation fut conflictuelle et la communication difficile. Je me sentais différente et je le vivais malgré mes rares expériences toujours aussi mal. Je pense que je n’ai pas reçu le soutien que j’aurais du avoir. Bien sûr, personne ne m’a mis à la porte un fusil dans le dos « Avancez, accusée ! »

Nope. Toutefois, à la suite de mon coming-out que j’avais pris soin d’entreprendre la sueur au front une fois la première relation express achevée, j’ai clairement compris que l’ambiance avait définitivement basculé. Un précipice s’était ouvert sous les pieds de ma mère et cette période fut très dure aussi pour elle, je pense. Bien qu’aujourd’hui, elle nie farouchement les faits.


Euh, la phase 6, on s'en serait passés...

Le jour où j’ai été agressée en public pour mon homosexualité ! (Malheureusement, ça arrive.)

Si le fait de commencer à m’afficher publiquement avait vite fait le tour et serait globalement (malgré des insultes et crachats) bien passé, il y en qui ne m’ont clairement pas loupé. Quatre ou cinq filles appartenant aux gens du voyage (contre qui je n’ai absolument rien, rassurez-vous) s’en sont pris à moi un bel après-midi alors que je me baladais tranquillement dans la ville de mon lycée. Nous avions en effet le droit de sortir aux heures d’études, l’établissement était public et pour notre plus grande joie à toutes et à tous, une certaine liberté nous était accordée. Alors que je remontais la rue principale après avoir été acheté mes cigarettes avec les vingt euros mensuels que me donnaient les parents, j’ai commencé à entendre des sifflements et des rires. J’ai été prise d’une drôle d’intuition. J’ai pressé le pas. Mais elles arrivaient en face sur le trottoir opposé. Ni une ni deux, les voilà qui traverse. La chef semblait être la plus grande. Et le pire, c’est que sur le moment, je n’ai pas pu m’empêcher de la trouver jolie ! (Un comble...) Elle menait clairement son groupe. J’avais pu entendre de sa bouche : «Venez, on va la voir! » Une fois campée devant moi, je n’ai plus pu avancer. Elles me barraient la route. J’ai senti une espèce de chaleur désagréable m’envahir. Mes mains étaient très moites et mes oreilles bourdonnaient. Je savais ce qu’elles me reprochaient. Sa copine dit alors et je m’en souviendrais toute ma vie : « Elle se chie dessus. » Bizarrement dans ces moments là, tout vous paraît comme suspendu. Il est difficile de réagir et vous percevez la situation presque de l’extérieur. J’étais devenue spectatrice de cette altercation. J’ai malgré tout eu la force de répondre à leurs provocations mais ce fut vraiment un effort laborieux. La « chef » commençait à me bousculer un peu mais pas trop fort. Les autres filles regardaient en rigolant. Je me souviens qu’elle me demanda si c’était vrai ce qu’on racontait. J’ai alors feint l’ignorance. Elle s’est énervée et m’a dit : « Est-ce que t’es lesbienne ? » Ça m’a fait l’effet d’une douche froide ! Je n’étais pas habituée à ce mot. Je me souviens l’avoir pris comme un boomerang. J’ai entendu quelqu’un répondre OUI

Et devinez quoi ? Ce quelqu’un, c’était moi. J’ai alors senti une forte pression près de mon cou. Elle venait de m’agripper le col de mon blouson et m’empêchait de reculer. Sous l’effet de surprise, j’ai tenté de la repousser. Je pouvais entendre les autres filles crier « ah, mais c’est sale, c’est degueulasse, ça me dégoûte ! Comment elle peut faire ça sérieux ?! »

A ce moment-là, je n’aurais pas su dire s’il y avait d’autres piétons mais ce qui est certain, c’est qu’aucune voiture qui passait ne s’est arrêtée. Peut être que la scène ne leur semblait pas bien impressionnante ? Juste un groupe de gamines qui gesticulaient sur le côté. Pas de raison de s'inquiéter. Au moment où je cru prendre une première claque, mon salut arriva de là où je ne l'aurais jamais cru (c'est français, ça ?). Une des filles du groupe (la plus petite, pas plus d'1m55 je dirais et ne me dites pas on s'en fout car si, ça a son importance !) s'interposa brusquement. Elle alpagua sa copine, leur chef donc et lui tint à peu près ce langage : "Nan mais attends, c'est pas de sa faute aussi, on maîtrise pas ses sentiments."

Quoi, comment, qui, de quoi, pourqui, pourquoi ? Ai-je bien entendu ou est-ce la peur qui me joue des tours ? Surprise, la grande me lâcha alors, et je pu reposer de nouveau bien à plat sur mes deux pieds. La petite lui tenait tête et continua :"Toi, si ca t'arrivait de kiffer une meuf, tu serais bien dans la merde!" Et à une autre de renchérir : "Ouai, remarque, c'est clair même si c'est dégueulasse." Et la dernière d'ajouter :"En même temps, tant qu'elle nous matte pas, moi ça me va !"

Leur chef eut l'air un peu décontenancée et je pouvais lire l'agacement sur son visage. Zut, elle qui croyait casser de la lesbienne aujourd'hui pour se détendre un peu, voilà qu'elle se retrouvait seule et d'un seul coup, cette idée lui paraissait moins réjouissante. J'osa jeter un regard à ma sauveuse, n'y croyant toujours pas.

"Vas-y dégage"

Et là vous savez ce que j'ai répondu ? Vous n'allez pas me croire. Bonne journée. J'ai dis Bonne journée... Ouai, je sais. Moi aussi, ça me tue !